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Festival des Usages Numériques 2010 (EMA)
7 juillet 2009

En quoi les réseaux numériques peuvent-ils modifier la démocratie ?

En quoi les réseaux numériques peuvent-ils modifier la démocratie ?
par Florence Durand Tornare de l'association Escale des villes Internet

Les dernières élections municipales ont marqué un sursaut de l'appropriation des réseaux numériques par les responsables politiques . C'est en comprenant les réseaux numériques comme des moyens de mise en réseaux des personnes, que le nombre croissant d'élus délégués aux TIC montre la volonté des conseils municipaux à s'approprier ces outils pour la vie politique et la gestion locale. Des outils collaboratifs entre élus dans les zones rurales aux Assises de ville permanentes, en passant par les dispositifs de consultation sur la rénovation urbaine ou l'environnement, les exemples ne manquent pas : ce sont toutes les instances participatives classiques qui se déploient jusque dans les foyers. Il ne s'agit plus seulement de prendre le pouls de l'opinion mais bien de recueillir, d'analyser et de restituer les points de vue de chacun mis dans une perspective d'intérêt collectif. L'enjeu est culturel : saisir des outils, fixes ou mobiles, qui deviennent commun pour certains habitants ne va pas pour les élus, sans se préoccuper d'une appropriation équitable, pérenne et gratuite des usages citoyens de l'internet. C'est le rôle toujours plus précis des espaces publics numériques qui sont avant tout des lieux d'accompagnement à la découverte des usages d'intérêt général et notamment à la l'appropriation des dispositifs de participation à la vie locale.
Les réseaux numériques permettent la meilleure mémoire politique jamais établie, notamment en ce qui concerne le suivi des engagements pris. Internet n’est donc pas seulement un outil de l’instantané, mais un outil de la mémoire. La généralisation d’Internet entraînera par ailleurs la fin des sondages tels que l’on les connaît : outre l'éparpillement de la production médiatique, il s'agira pour les politiques de gérer des dissensus plutôt que de créer des majorités, de voter pour des programmes plutôt que pour des personnes. Une organisation modernisée de la relation directe avec les citoyens et un travail plus continu des instances participatives permettra de mieux identifier les besoins essentiels constitutifs de l'intérêt général sans exclure les populations à besoins spécifiques qui pourront être plus régulièrement associées au débat public. De l'implication des militants dans les partis politiques au suivi des engagements des élus, les opportunités des réseaux numériques rendent possible une émancipation des citoyens dans un débat qui dépasse la simple consultation pour s'ouvrir sur une concertation voire une participation active à la vie publique. Reste à savoir jusqu'où les élus sont prêts à revisiter l'implication réelle des habitants dans l'organisation de la cité : une question de volonté politique qui touche les institutions elles-mêmes.

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